La greffe

Définition générale d'une greffe

Une greffe est une opération chirurgicale consistant à remplacer un organe ou des cellules défaillantes chez un individu par des organes sains venant d'une tiers personne.
Plus précisément, on distingue la transplantation de la greffe, malgré que ce dernier mot soit aujourd'hui rentré dans le langage courant. La différence est d'un point de vue médical. La transplantation utilise une anastomose (autrement dit une connexion) des vaisseaux sanguins nourriciers et/ou fonctionnels, alors que la greffe est avasculaire, sans vaisseaux sanguins.
Les greffes concernent la cornée, la moelle etc, alors que la transplantation concerne la plupart du temps les organes, comme le coeur, le poumon, le foie, les reins...
Parler de greffe rénale est donc un non-sens médical malgré que se soit le terme utilisé couramment, on devrait normalement parler de transplantation rénale.
Les greffons (c'est à dire les organes provenant du donneur) viennent la plupart du temps d'un donneur de la même espèce. On parle alors d'allogreffe. Néanmoins, on distingue aussi les autogreffes, où le receveur est également donneur (pour les tissus ou les cellules), et le cas très rare des isogreffes, où le greffon appartient au vrai jumeau du receveur.

La transplantation rénale

La transplantation rénale est la première à avoir été effectuée avec succès chez l'homme. De ce fait, les médecins et chirurgiens ont acquis énormément d'expérience à ce sujet et les réussites sont relativement élevées.
Pour arriver jusqu'à la transplantation, de nombreux tests sont nécessaires pour s'assurer de la compatibilité entre le donneur et le receveur. Et même en cas de compatibilité parfaite, la transplantation n'est pas garantie à 100%.
Il ne faut pas que le donneur ou le receveur présente d'autres problèmes médicaux, et le patient transplanté doit prendre des médicaments immunosuppresseurs. Ces médicaments doivent être pris à vie.
Il arrive cependant que, malgré toutes les précautions, on assiste à un rejet de la greffe, parfois sans que l'on ne sache pourquoi. Les rejets représentent environ 30% des cas, mais ne sont que très rarement immédiats.
Les rejets ne sont pas nécessairement mortels, et il est possible de retourner sous dialyse et d'attendre une autre greffe. Il faut aussi savoir que les transplantations rénales ne sont pas éternelles, et les patients jeunes peuvent en nécessiter deux voir plus au cours de leur vie.
Cependant, il faut reconnaître qu'il peut parfois être très long d'attendre pour une transplantation rénale. Le nombre de donneur est assez limité, et on se heurte régulièrement au soucis de ne pas savoir si une personne décédée aurait accepté ou non de donner son ou ses reins. Il existe cependant une loi qui oblige le don d'organes chez une personne décédée ne s'étant pas prononcé à ce sujet, mais elle n'est que très peu respectée.
La transplantation rénale a pour but d'améliorer les conditions de vie des personnes sous dialyse, elle n'est pas vitale dans un premier temps.

Les témoignages

Suite aux recherches effectuées sur la dialyse et la greffe, nous avons voulu connaître le point de vue d'un patient ayant subit une greffe rénale.

Fabien, 30 ans nous dévoile ce qu'il a ressenti lors de cette greffe.

C'est marrant parce que la greffe est arrivée à un moment où je sentais qu'elle devait venir, parce que je commencais vraiment à me fatiguer. Je commençais à me démoraliser. En fait, quand on m'a dit, il va falloir passer par la dialyse, j'espèrais au fond de moi que ça n'excèderait pas une heure, deux heures...par semaine.(rire) Une séance au maximum par semaine. Et puis en réalité, je suis tombé de haut puisqu'on m'a expliqué que ca consistait en trois séances par semaine, trois séances de quatre heures, et donc que, c'était très contraignant; au niveau de l'organisation mais aussi au niveau de l'état de santé puisque ce sont des séances qui sont très, très fatigantes. Et donc j'ai reçu un coup de fil de mon médecin qui m'a dit : "tu es où?" Je lui ai dit : "Je suis en Suède." Il m'a dit "ah bon, et bien il faut que tu rentres vite parce qu'il y a un organe pour toi." Donc là, c'est très, très émouvant... (Long moment, pleurs) On pense tout de suite, évidemment à la personne qui est disparue. On prend la mesure de la chose, on prend vraiment conscience de ce qui se passe. C'est LE cadeau absolu parce que les gens qui nous ont fait ce cadeau de vie, qui nous ont sauvé la vie, qui nous permettent de vivre, le fond de manière anonyme. Ce qui a changé très concrètement, c'est que j'ai pu à nouveau être libre de mes mouvements, j'ai pu à nouveau être en pleine possession de mon corps, en fait, mobile, libre et en parfaite santé.